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Il y a bien longtemps que j'avais envie d'essayer un vrai engin "old school" comme cette Matchless G3L 350 rigide . Le démarrage demande un peu de technique entre titillateur de carbu, starter et avance à l'allumage, il reste encore a envoyer le bon coup de jarret. Une fois parti, le mono 350 a longue course est coupleux mais prend peu de tours, il faut "enrouler". La position est étonnante: assis bas mais le buste droit et les bras écartés pour tenir le large cintre du guidon, on a le sentiment de dominer la route. Évidemment la puissance est modeste et on circule entre 70 et 80 km/h... mais c'est largement suffisant vu la partie cycle de la bête. C'est la souplesse du cadre qui fait office de suspension arrière, ce qui donne l'impression que la moto a propre vie comme un cheval. En tout cas on ne peut pas l contrôler comme une moto moderne. A l'approche du virage il faut ralentir, le frein avant produit peu d'effet ou c'est moi qui manque de poigne, en désespoir de cause je me rappelle que le frein arrière est à gauche et j'enfonce la pédale... cette fois ci ça freine,bien aidé par le frein moteur. Je mets la moto sur l'angle pour tourner et c'est là que l'on relativise la notion de trajectoire! En effet la roue avant et la roue arrière semble animée chacune d'une vie propre et le pilote, entre les deux, ressent comme un flou. Comme me l'a dit Gaetan: "Attention, ça se conduit a l'ancienne". Ce qui semble signifier qu'il faut autant de courage et de confiance que de technique pour rouler vite avec ces engins. Et pendant ce temps il faut garder une oreille sur la mécanique pour ajuster l'avance, écouter la distribution ou remettre une vitesse après un faux point mort. L'allure est modeste mais on a pas le temps de s'ennuyer , loin de la. Avec cette moto, on réapprend la route... et la vie